MOKTAR SAMBA
A la fois riche et complexe, généreuse et chaleureuse, la personnalité de Mokhtar nous rappelle que la musique est avant tout une affaire de "cœur".
Batteur percussionniste né d'une mère marocaine et d'un père sénégalais, Mokhtar Samba accompagne très jeune sa mère dans les mariages marocains et grandit au son des percussions africaines.
Arrivé à 12 ans en France, Mokhtar cultive sa passion pour la musique en apprenant la batterie en autodidacte, puis s'inscrit au conservatoire de Fontenay-Sous-Bois et suit les cours de Guy Lefebvre qui lui enseigne "la magie des marabouts blancs", théorie musicale et solfège.
Déjà vastes, ses connaissances le stimulent à élargir de plus en plus ses horizons et c’est là que germe l’idée d’une vision plurielle, dans la définition de son style. Il débute sa carrière professionnelle en 1977 en accompagnant des artistes comme Viviane Reed, Lavelle, et sillonne la Normandie en long et en large dans les bals populaires.
Pendant les années 80, Paris est la capitale de la « musique africaine » et le berceau d’une communauté artistique originale et multiethnique. En partageant la recherche de sonorités inédites, ses membres créent peu à peu une musique nouvelle, aux racines différentes et au confluent de formes diverses,
où les harmonies occidentales épousent la rythmique africaine, la mélopée bédouine ou les formes métisses des CaraÏbes.
Mokhtar Samba évolue dans ce climat d’effervescence créatrice, et fait ses débuts dans le jazz avec le groupe Hamsa Music le Big Band du saxophoniste Richard Raux ou Eddy Louiss, puis noue ses relations travaillant tour à tour avec Youssou N’Dour, Carlos Santana, Tétura Sresca (Italie), Carlinhos Brown (Brésil), Jean Luc Ponty, Salif Keïta, Manu Dibango, Jaco Pastorius ou Alpha Blondy.
Mais c’est au milieu des années 80, au sein d’Ultramarine, groupe parisien d’avant-garde et de fusion, qu’il Libère son talent protéiforme, à l’affût constant du neuf.
Entre une séance en studio à San Francisco, Venise ou Paname, La scène d’Afrique centrale, l’affiche du Nice Jazz Festival, ou les tournées avec Salif Keïta, il travaille dur et approfondit ses connaissances.
A l’age de sa maturité artistique, au seuil du troisième millénaire, il réalise « son projet » et fonde le groupe Nayal, avec des musiciens disparates et un répertoire au carrefour de l’Afrique, de l’Europe et du Maghreb.
En 2002, le producteur éditeur Américain Dan Thress qui a notamment publié des vidéos de Steve Gadd, et Dennis Chambers, convainc Mokhtar d’écrire une méthode pédagogique sur la batterie et les rythmes Africains en général. (African rythms and Independance for Drumset ).
Sur La tournée « Seven Seconds » il rencontre Habib Faye le chef d'orchestre de Youssou N’Dour qui va le motiver dans une énième aventure : Les deux musiciens, travaillent durant 2 mois à l'élaboration de l’album personnel de Mokhtar. De retour à Paris, il sollicite la complicité de Célia Reggiani, pianiste et arrangeur de valeur, à laquelle il est lié d’une amitié profonde. L’intervention de la jeune femme sera déterminante pour l’accomplissement du projet « Dounia », un opus qui sera le témoin d’une expression d’un génie épanoui au-delà des frontières.